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La Chapelle Saint-Jean - Classe Nicolas

Invités par le Parc Naturel Régional « Gruyère et Pays-d’Enhaut » (PNR), notre classe s’est rendue à la chapelle Saint-Jean-Baptiste de Charmey, le mardi 27 septembre 2016. C’est en compagnie de Cyrille Cantin que nous avons pu découvrir l’importance de cet édifice pour notre patrimoine (du latin « patrimonium » : ce qui vient de nos pères, c’est-à-dire de nos ancêtres, et que nous avons le devoir de maintenir pour les générations futures).


La chapelle Saint-Jean-Baptiste a été construite en 1633, par un négociant de fromages, Monsieur Louis Fragnière.
Dès l’an 800 en effet, la région vivait essentiellement de l’élevage bovin, qui permettait déjà de fabriquer notre succulent fromage local : le Gruyère. Quelque 14'000 meules de ce précieux aliment quittaient chaque année notre vallée pour être vendues à l’étranger, plus précisément en France, à Lyon. Le fromage était ensuite acheminé vers le sud pour être embarqué sur les navires et servir de nourriture consistante et longtemps conservable pour les marins français.
Ce marché du fromage a longtemps contribué à une belle prospérité de notre région ! Quelques marchands se chargeaient d’acheter leur production aux paysans locaux et de la transporter, souvent à dos de mulet jusqu’au bord du lac Léman, puis sur des embarcations jusqu’à Lyon.
Certains d’entre eux se sont ainsi rapidement enrichis. Afin de montrer leur réussite aux yeux de tous, ils n’ont pas hésité à bâtir de grandes maisons de maître en pierre de taille, ainsi que des chapelles privées. La chapelle Saint-Jean-Baptiste est une illustration de cette mode du 17ème siècle.
C’est ainsi que chaque hameau qui constituait le village de l’époque put s’enorgueillir de posséder SA chapelle : la chapelle Saint-Jean au Praz, la chapelle Sainte-Anne au Liderrey, la chapelle Notre-Dame-de-Lorette des Arses, etc. En tout, une dizaine de chapelles ont ainsi été édifiées à Charmey en ce temps-là.
La chapelle Saint-Jean est constituée de murs de pierres non taillées, recouvertes d’un crépi de chaux. Elle est surmontée d’un toit en tavillons.
A l’intérieur, de nombreuses fresques relatent les événements majeurs de la vie de saint Jean.

Un magnifique retable nous offre trois gravures d’époque : la première représente saint Louis, roi de France de l’époque (le comté de Gruyère a longtemps entretenu d’étroites relations avec la France) ; la seconde, au centre, représente saint Jean-le-Baptiste ; et enfin, la troisième, à droite, saint Roch, censé protéger la population contre la peste qui frappa Charmey dès 1634.
A ce propos, bien que toutes ces chapelles étaient des monuments privés, il était d’usage, à cette époque, d’utiliser la chapelle Saint-Jean comme lieu de culte lors d’une épidémie : afin d’éviter la propagation de la maladie, la peste spécialement, les gens s’y rendaient hameau par hameau pour assister à la messe dominicale, au lieu de se retrouver tous ensemble dans la grande église paroissiale. On évitait ainsi les grands rassemblements et la contagion.
Depuis le début des années 90, suite à une évolution des mœurs face à la mort, la chapelle Saint-Jean-Baptiste fait office de chapelle mortuaire, en accueillant les défunts de Charmey.
Cette leçon d’histoire sur le terrain nous a beaucoup appris sur le passé de cette région si chère à nos yeux ! Merci à Cyrille Cantin de nous avoir fait partager sa passion de notre histoire locale.

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